De beaux lendemains grâce aux livres...

Lundi 23 mai, salle polyvalente du lycée Hénaff : le grand jour, celui du vote des élèves de Seconde D pour le meilleur roman et la meilleure bande dessinée du Prix de la librairie bagnoletaise De beaux lendemains.
Projet porté toute l’année par madame Tranchevent, professeur documentaliste, et à la manœuvre pour l’organisation du vote, et madame Quantin, professeur de français. L’occasion d’adresser quelques mots encore aux élèves pour ce moment de clôture d’un an passé ensemble.

Pont du périph.
Avenue Raspail.
Cimetière.
Enfants qui courent vers l’école.
Parking.
Cour avec arbres.
Lycée Eugène Hénaff.

Elèves de seconde D. Patients. Bruissants de mots.
Nous nous engageons en septembre dans le couloir des mots.
Nous aménageons un espace plus confortable qu’un sas : une grande salle, de quoi écrire, et des heures de mots à partager.
Pour habiter notre année.
Année de Seconde. 2022. Ils ont quinze ans. Ils ont seize ans.

Les livres anciens arpentés en cours, Ronsard, Du Bellay, Molière, Hugo, Maupassant, Camus : la littérature que l’histoire a retenue ; les tout jeunes livres ou bandes dessinées nouvellement nées parcourus pour ce Prix de la librairie tracent un chemin que Yenna et Iliyana, Melian et Nolhan, Noa et Cilia, Louise et Lucie, Flora et Pharell, Faïza et Ziyed, Sali-Anne et Aïcha, Cathy et Kenza, Abdoul et Bocar, Massinissa et Mathieu, Elliott et Daniel, Mouhamed et Mohamed, Janja et Célya, Christophe et Eve, tous les élèves, ont commencé à emprunter. Un chemin qu’ils sauront retrouver en pensée dans très, très, très longtemps.

Les cinq romans et les cinq bandes dessinées du Prix De beaux lendemains ont tracé des chemins en eux et dans la ville de Bagnolet.
Des chemins qui ramèneront les élèves vers la librairie de Bagnolet.
Des chemins au long desquels ces jeunes lecteurs verront leur ville et leurs vies autrement. Avec un regard neuf, qui sait s’arrêter sur : le pont du périph, le cimetière, les coquelicots poussant sur les trottoirs, le jardin partagé des Murs à pêche, le béton, les changements de la ville, les tours des Mercuriales...

Un livre ou des livres, une BD ou des BD, pour dessiner un chemin mental, pour construire une mémoire affective et critique.

Comme le dit si bien Annie Ernaux : « Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées à leur terme, elles ont été seulement vécues ». Et vivre seulement, c’est parfois oublier qu’on vit.

Virginie Quantin