La bienveillance - article rédigé par madame Agnès Courchia, Assistante administrative en charge de la Prévention du décrochage scolaire, des Mardis d’Hénaff, du Forum de l’enseignement supérieur, de la Journée des projets et des talents.
Ce mot a été très employé ces dernières années, comme une « mode ». Or c’est une émotion authentique, qui, comme toutes les émotions, est très difficile à traduire avec des mots.
On peut la définir comme une disposition qui amène une personne à veiller au bien-être d’une autre. C’est l’une des principales valeurs humaines qui contribuent à tisser des liens de sérénité durables entre les personnes.
La bienveillance est une valeur essentielle dans l’éducation.
Humainement, elle donne valeur à la personne malgré des dérapages ou des faiblesses passagères. En éducation, la bienveillance représente la faculté de savoir comment veiller au bien des élèves - par la compréhension face à leurs faiblesses, erreurs - et avec la volonté de leur donner les moyens et le temps de progresser selon leurs capacités.
La bienveillance diffère de l’indulgence - attitude qui accepte les erreurs et dérapages, sans volonté particulière d’aider les élèves à progresser.
La bienveillance est fondée sur la capacité à ressentir, de manière empathique et authentique, ce dont l’autre aurait besoin pour une évolution favorable. Dans l’éducation, la bienveillance vise à renforcer l’estime de soi et la construction de soi des élèves afin de favoriser l’évolution espérée.
Il demeure essentiel de faire une distinction entre empathie, sympathie et compassion.
- L’empathie peut être perçue comme la capacité de ressentir une émotion répondant à celle exprimée par autrui, d’effectuer une distinction entre soi et autrui, pouvoir décoder l’émotion d’autrui et de réguler ses propres émotions. Pour cela, il faut éviter de s’impliquer à titre émotionnel et prendre un certain recul.
- La sympathie possède un caractère plus “affectif” dans la relation. La personne qui nous paraît “sympathique” est un peu comme notre reflet dans un miroir. A priori, puisqu’elle partage les mêmes sentiments que nous, elle nous paraît proche de nous. Ainsi, il est possible d’être sympathique (car partageant la même émotion) et pas forcément empathique.
- Autre terme considéré à tort comme synonyme, la compassion est définie comme le désir de mettre fin aux souffrances d’autrui. Compatir, c’est “souffrir avec” d’après la racine latine cum patior. Il y a dans la compassion une véritable volonté consciente de ressentir la souffrance de l’autre. Il y a aussi cette idée d’agir pour diminuer la souffrance de l’autre. Or on peut l’atténuer lors d’un échange, mais seul celui qui souffre peut gérer sa souffrance. Il est inutile et dangereux de la prendre sur soi.
EN BREF
Avec l’empathie vous comprenez fondamentalement ce que ressent l’autre.
Avec la sympathie vous partagez complètement son vécu émotionnel.
Avec la compassion, vous désirez agir pour atténuer sa souffrance
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