Première visite d’un tribunal, par Sonia Tohotou 1L

Lundi 19 Février 2018
Tribunal de Bobigny

Salle de chambre numéro 11. Eh bien ! Cet endroit m’a vraiment marquée. N’allons pas trop vite, laissez-moi vous expliquer...

En route pour l’aventure.
Pauline, Carlee et moi, comme un jour ordinaire, étions sur le point d’aller travailler à la médiathèque de Romainville. Cependant, nous n’avions pas envisagé le fait qu’elle puisse être fermée, mais elle l’était comme tous les lundis. C’est donc à cet instant que nous avons décidé d’aller faire un "petit tour" au tribunal afin de découvrir et explorer cet endroit qui nous était inconnu.

Au tribunal de Bobigny.
Ce fut aux environs de quatorze heures. Nous avons mis pieds dans ce lieu bordé de couloirs dans lesquels des avocats, vêtus de longues robes noires aux bordures blanches, vont et viennent. A peine le temps de les admirer que trois agents de sécurité nous réceptionnèrent afin de fouiller nos sacs... Plutôt stressante cette entrée en matière !

Sur chacune des portes de ce tribunal se trouvait un numéro. Au début nous voulions entrer dans la "Salle de chambre 4". A travers les vitres de cette chambre, nous pouvions apercevoir une multitude de personnes. C’était vraiment rempli. On aurait dit que ce procès était primordial pour la survie du peuple !

Constatant qu’il y avait trois places libres, nous nous sommes apprêtées à entrer, quand tout à coup un homme à l’entrée s’exclama : "Hop hop hop ! Où allez-vous comme cela, jeunes filles ? Vous avez dix-huit ans ? Si ce n’est pas le cas, vous ne pouvez pas entrer."

  • "Ah d’accord, excusez-nous...", avons-nous dit avec un immense sourire recouvrant notre gêne.

Nous nous sommes alors dirigées vers la chambre 11 qui était, bien évidemment, moins garnie que la précédente. Avant même de franchir la porte de la salle de chambre, également appelée "Salle d’audience", j’ai instantanément pensé à L’Etranger, un roman écrit en 1942 par le célèbre auteur Albert Camus. Dans ce célèbre récit, Camus nous confie les derniers instants d’un jeune homme anticonformiste, nommé Meursault, jugé pour avoir tué symboliquement sa propre mère et un Arabe.

La justice l’a également accusé d’un autre meurtre : celui d’un père (qu’il n’a pas tué). Ce meurtre devait être jugé le lendemain mais c’est Meursault qui en payera les frais. Le comportement de la cour durant le procès révèle clairement les défaillances de la société, ce qui amène une dimension absurde à la justice.

Salle de chambre 11
Après avoir franchi le seuil de cette salle, nous avons vu un homme à la barre des accusés. Il a été traduit en justice pour prise de stupéfiants. Il y avait une dizaine d’avocats autour de lui. La plus remarquable, du moins d’après moi, était l’avocate de l’accusé. Elle s’est tellement dévouée pour sortir son client de cette affaire ! De sa bouche sortaient des thèses, des antithèses, des synthèses, des tentatives de persuasion ! Elle tentait d’atténuer les faits et cela a bien marché. L’accusé a écopé de trois mois de TIG (travaux d’intérêt général) au lieu de quatre mois de prison. Il l’a échappé belle. Bravo à l’avocate !

Cette visite dans l’antre de la justice nous a été bénéfique. D’ailleurs, nous travaillons sur le roman d’où l’intérêt de cette découverte fructueuse.

Sonia Tohotou, élève de Première Littéraire au lycée Eugène Hénaff de Bagnolet